Il
y a 200 ans, l'Afrique australe a connu
de grands bouleversements : des populations
se sont combattues pour prendre possession
de la terre. Cette période est restée
connue sous le nom de Mfécane, l'affrontement.
Le Mfécane a d'abord opposé
des peuples d'éleveurs bantous, puis
les Zoulous aux Boers.
Chaka
A
la fin du XVIIIe siècle, des pasteurs
bantous, les Ngunis, arrivèrent du
nord et s'installèrent au bord du
Zambèze.
Dans un de leurs clans, celui des Abatetwas,
naquit un enfant "bâtard",
fils d'un des chefs et d'une danseuse rencontrée
au marché. Humilié dès
l'enfance, Chaka dut aussi faire face à
la jalousie, le jour où il tua de
ses mains un lion qui avait fait fuir tous
les villageois. Mais informé de son
exploit, Dinguiswayo, le grand chef des
Abatetwas, le convoqua et en fit son homme
de confiance. A sa mort, Chaka prit sa place.
Les
Zoulous, peuple du ciel
Etre
chef des Abatetwas ne suffit pas à
Chaka. Exterminant ses ennemis, sauf les
plus jeunes à condition qu'ils s'enrôlent
dans son armée, il rassembla tous
les Ngunis séparés en petits
clans souvent en conflit. Il les obligea
à abandonner leur nom et leur dialecte
maternel pour s'appeler désormais
les Zoulous, le "Peuple du Ciel".
Il organisa son armée en régiments
de plus de 1000 soldats d'une même
classe d'âge, les impis.
Chaka
était implacable envers les peureux.
Pour obliger ses soldats au combat corps
à corps, il avait fait remplacer
les lances par de courtes sagaies à
large lame, des haches et un bouclier. Au
retour d'une expédition, il fit exécuter
ceux qui étaient revenus sans leur
sagaie.
La tactique favorite de ce chef de pasteurs
était celle des "cornes de buffle".
Elle consistait à harceler sans cesse
l'ennemi pour le rabattre, à la manière
des deux cornes d'un buffle, contre des
soldats zoulous aguerris qui le décimaient.
Les
victoires de Chaka firent aussi sa perte
car ses excès et sa tyrannie lui
avaient aliéné jusqu'à
ses plus fidèles lieutenants qui
firent sécession.
En 1827, à la mort de sa mère,
il décréta un deuil d'un an,
interdisant à quiconque de boire
du lait et aux personnes mariées
de vivre ensemble.
Sous la direction de Mzilikazi, un groupe
n'acceptant pas le célibat s'enfuit
vers le Zimbabwe avec des jeunes filles
et fonda le peuple Matabélé.
Chaka mourut victime d'un complot.
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