Depuis
près de 3000 ans, l'océan
Indien est un important centre d'échanges.
Des vents réguliers et des eaux calmes
ont favorisé les relations entre
l'Inde, la Chine, l'Afrique et l'Arabie.
Une civilisation originale et pacifique
en est le résultat.
Arrivée
des Shirazis
Dans
le Nord de l'océan Indien, la mer
d'Oman est parcourue depuis 4000 ans par
des navires marchands ; les premiers allaient
chercher, dans la Corne de l'Afrique, l'encens
et les épices pour la Mésopotamie
et l'Egypte. Puis les marins grecs profitèrent
des vents de la mousson pour faire des échanges
sur les côtes africaines.
A la fin du VIIe siècle, ce sont
les marchands arabes qui établirent
des comptoirs commerciaux dans les îles
et sur les côtes. Le principal était
Kilwa, au sud de la Tanzanie actuelle, riche
en or et en ivoire.
Vers
950, des troubles religieux à Shiraz,
en Perse, poussèrent une partie de
la population commerçante à
trouver refuge sur les côtes africaines.
Ces émigrants, appelés "Shirazis",
construisirent des palais et nouèrent
des relations dans le monde musulman.
Une population de métis, les "Swahilis"
("les gens du rivage"), ne tarda
pas à se constituer, usant d'une
langue très favorable aux échanges.
Le commerce swahili connut son apogée
au XVe siècle avec l'arrivée
sur les côtes africaines de jonques
commerciales chinoises.
Zanzibar
L'arrivée
des caravelles de Vasco de Gama en 1498
sonna le glas de la prospérité swahilie
qui ne put résister aux armes à
feu occidentales.
L'océan Indien passe sous la domination
portugaise, hollandaise, puis anglaise au
XVIIe siècle.
En 1840, le sultan d'Oman transféra
sa capitale dans l'île de Zanzibar,
au large de la Tanzanie. Sous la protection
des anglais, il exploitait le clou de girofle
et faisait commerce de l'ivoire exporté
en Europe.
En 1898, l'interdiction de l'esclavage et
la mainmise de l'Allemagne sur les possessions
continentales du sultan marquèrent
la fin de la prospérité de
l'île.
L'archipel
des Comores
Le
nom des Comores vient de l'expression arabe
"Djazaïr el-Qamar" (les îles
de la lune).
En se mariant avec les filles des chefs
des quatre îles de l'archipel, les
émigrés shirazis arrivés
au XVIe siècle fondèrent les
sultanats, encore à la tête
de ces îles aujourd'hui.
Ces sultans, qui vivaient du commerce des
épices et parfois de piraterie, ne
cessèrent d'être en conflit
les uns avec les autres. Par ailleurs, les
habitants devaient se défendre contre
les raids des pirates de Madagascar qui
débarquaient souvent à l'improviste
pour emmener la population en esclavage.
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