Les
royaumes vassaux de l'empire du Mali n'attendaient
qu'une occasion de prendre leur revanche.
Ce que fit le petit royaume de Gao, qui
donna naissance au plus grand empire que
la région eut connu jusqu'à
provoquer la convoitise du lointain roi
du Maroc.
Sonni
Ali
En
1464, Sonni Ali monta sur le trône
du petit royaume de Gao, chez les Songhaïs,
établi sur le Niger en aval de Tombouctou.
Ce souverain constitua une cavalerie et
une flotte de 400 bateaux, puis se lança
à l'assaut de Tombouctou, qui fut
vaincu en 1468.
Cinq ans plus tard, la flotte de Djenné
assura la domination de Sonni Ali sur tout
le delta intérieur du fleuve.
Surnommé "Ali le Grand",
il favorisa le commerce, créa une
administration centralisée et prit
l'habitude de rédiger des actes officiels.
Askia
Mohamed
Son
fils fut un piètre successeur et
n'opposa aucune résistance à la prise
du pouvoir par Mohamed Sylla, le chef de
l'armée appelé ensuite "Askia
Mohamed". Ce coup d'Etat, fomenté
par les lettrés de Tombouctou, devait
relancer l'islamisation de la région,
trop lente à leurs yeux.
Askia Mohamed étendit les limites
de son empire et favorisa le développement
des cités commerciales.
C'est sous son règne que Tombouctou
atteignit sa plus grande renommée
intellectuelle et commerciale. Il a laissé
l'image d'un grand bâtisseur et d'un
homme profondément religieux.
Tombouctou
Tombouctou
tiendrait son nom de Bouctou, une vieille
femme chargée de garder un puits
où les caravaniers venaient faire
boire leurs chameaux.
Située sur la route la plus courte
pour aller du Soudan au Caire et dans le
monde arabe, la cité ne cessa de
prospérer tant sous la domination
des Maliens que sous celle des Songhaïs.
Avec Djenné au Sud, elle était
la plaque tournante des échanges
entre les céréales produites
dans l'empire et le sel du désert
passé sous le contrôle des
Askias.
Cette richesse permettait d'entretenir nombres
d'écoles musulmanes en relation avec
les universités du Maroc et d'Egypte.
La
fin de l'empire Songhaï
Fasciné
par le prestige de Tombouctou et la richesse
supposée des Askias, Al-Mansour,
le sultan du Maroc, se lança à
la conquête de l'Empire Songhaï.
Askia Daoud résista vainement et
la guerre civile dévasta le pays
qui s'enfonça dans l'anarchie. Les
gouverneurs marocains nommés par
le sultan furent appelés "Armas"
par la population à cause des armes
à feu qui avaient assuré leur
victoire. Puis les sultans se désintéressèrent
du Soudan, trop éloigné de
chez eux.
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