On voit, dès le XIIe
siècle, apparaître dans la vie des paysans quelques améliorations.
Les efforts de l'Eglise pour limiter les guerres privées atténuèrent
les risques de l'insécurité.
Surtout, le servage diminua et les droits féodaux furent limités.
Diminution du servage
Comme les seigneurs pouvaient affranchir leurs serfs contre
paiement d'une somme d'argent, beaucoup trouvèrent là un moyen
de se procurer des ressources et vendirent des lettres de franchise.
De nombreux serfs en profitèrent pour sortir de leur condition.
Il arrivait aussi qu'ils épousaient des filles de vilains après
avoir payé le formariage : leurs enfants, dans ce
cas, suivaient la condition de la mère.
Dans l'Ouest de la France, on assista ainsi à la diminution rapide
du servage : dès le XIIe siècle, il avait disparu en Normandie..
Diminution des droits féodaux
En même temps les paysans, quand ils avaient pu s'enrichir par
leur travail, demandèrent au seigneur, lui achetèrent souvent,
une réduction de ses droits, une limitation des corvées ou des
redevances en argent.
Ils s'entendirent avec lui pour fixer exactement dans un texte
écrit, une charte, les obligations auxquelles ils
seraient désormais exiger d'eux : le paiement du cens, les amendes
à prononcer en justice, les corvées, les banalités, l'usage des
forêts, tout fut règlementé avec précision et le pouvoir du seigneur
cesse d'être arbitraire.
Dans beaucoup de régions, le sort des paysans s'améliora ainsi
sensiblement.
Au XIIIe siècle, quand la royauté sera devenue assez forte pour
faire régner plus d'ordre et de tranquillité, ils pourront connaître
des jours plus heureux, les plus heureux qu'ils aient connus au
Moyen Âge.
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