Une transformation
qui se dessinait dans la société depuis la fin de l'Empire romain
s'est terminée en France et dans une grande partie de l'Europe
occidentale aux XIe et XIIe siècles. Elle aboutit à une organisation
nouvelle de la société, la féodalité ou le régime féodal,
qui devait durer jusqu'à la fin du Moyen Âge.
I. Le régime féodal
La société française,
à partir du XIe et XIIe siècles, vécut sous le régime
féodal, c'est-à-dire un régime où les terres étaient
devenues des fiefs aux mains
de vassaux, qui les tenaient eux-mêmes d'un seigneur
plus puissant, leur suzerain.
Les vassaux devaient s'engager envers leur suzerain par un hommage
et par un serment, la foi, et recevoir
de lui une investiture.
Vassaux et suzerains avaient des obligations
réciproques, dont les principales était pour les premiers les
services militaires et l'obligation de payer une aide dans certains
cas, pour les seconds le devoir de protéger leurs vassaux.
Chaque fief formait comme une petit
Etat, dont le possesseur, s'étant substitué au roi,
administrait, rendait la justice, levait les impôts.
II. La vie des seigneurs
Vassaux et suzerains
formaient la classes des seigneurs ou nobles.
Leur existence était vouée en grande partie à la guerre et aux
exercices violents.
Préparés à cette vie dès le jeune âge, armés chevaliers
vers vingt ans (adoubement), ils habitaient des châteaux
forts, où, des murs de l'enceinte au donjon, tout
était subordonné à la nécessité de se défendre.
Les guerres privées
étaient fréquentes entre seigneurs voisins et toujours cruelles.
Quand ils ne se battaient pas, ils aimaient, dans les tournois,
simuler les batailles.
Pour modérer ces violences, l'Eglise essaya, du moins d'intervenir
en proposant à la chevalerie un idéal plus généreux et en encourageant
l'établissement de la paix de
Dieu ou de la trêve de Dieu.
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