Contrairement
à une idée reçue, la civilisation chinoise n'est pas la plus vieille
du monde.
Bien que l'homme ait fait très tôt son apparition sur le sol chinois,
les premières communautés agricoles villageoises ne se constituent
qu'au IVe avant J.-C., en Chine du Nord, dans le bassin inférieur
du fleuve Jaune (Hoang-Ho).
Deux grandes
cultures néolithiques se succèdent (ou coexistent) dans cette
région jusqu'aux environs de 1500 avant notre ère.
L'une, composée d'agriculteurs itinérants, produit une poterie
rouge caractéristique et se déplace quand la terre est épuisée.
L'autre, formée de communautés villageoises sédentaires et plus
évoluées, fabrique une poterie noire et des vases à trois pieds.
Outre les céréales (millet, riz, froment), les paysans cultivent
le chanvre et élèvent le ver à soie. Les premiers chinois domestiquent
le chien et le porc, pratiquent la chasse, la pêche et la cueillette.
Dans leurs villages de huttes rondes ou ovales, aux fondations
dans le sol, les communautés construisent des greniers à grains,
des fours à poterie et des cimetières.
Leurs armes et leurs outils sont de pierre polie, d'os et de bois
de cerf.
La civilisation
Shang
C'est avec
l'avènement du bronze que la civilisation chinoise commence réellement.
Aux alentours de 1700 avant J.-C. selon la tradition historique,
apparaît la dynastie des Shang.
Elle sera renversée 650 ans plus tard par les Tchéou.
Les souverains Shang prennent possession de la vallée du fleuve
Jaune où ils créent un empire organisé autour des villes.
Elles sont dirigées par des nobles, guerriers et chasseurs, seuls
à posséder des chars, des chevaux et un véritablement armement.
Ils se battent avec un arc, petit et puissant, une hache poignard
de bronze, remplacée plus tard par une hallebarde.
Lance, hache, casque, bouclier et cuirasse complètent leur équipement.
Les paysans doivent nourrir une population grandissante, spécialisée
dans d'autres activités dans les cités. Il y parviennent en améliorant
sans cesse les techniques : défrichement des terres grâce à l'utilisation
de l'araire à traction animale, par exemple.
Les cultures deviennent permanentes.
Des cités-palais
Les nombreuses
cités sont dotées de palais et de temple à plan carré ou rectangulaires,
construits en bois et en torchis sur un soubassement de terre.
Parfois très étendues (4 km carrés), les villes Shang sont protégées
par un mur d'enceinte en terre battue. Hauts de 8 mètres environs
et larges de 10 à 15 mètres, ces remparts forment un carré ou
un rectangle, orientés selon les quatre points cardinaux et percés
de portes sur chaque côté. Au nord du palais est établi un marché,
au sud logent les artisans.
A Anyang,
principal site Shang, des fouilles ont mis au jour une cité qu'ornent
un magnifique palais et des tombes royales.
Dans ces fosses rectangulaires, quatre rampes d'accès ou des escaliers
mènent à un puits central, où repose le corps du défunt.
Les archéologues y ont trouvé non seulement des cloches et et
des vases rituels en bronze, des carillons de pierres sonores,
des jades et des poteries, mais aussi des restes d'animaux et
d'hommes sacrifiés.
Dans une tombe, un spectacle saisissant : des chiens, une compagnie
entière de soldats avec ses officiers, des chevaux avaient été
immolés pour accompagner le roi défunt.
L'art du bronze Sous la dynastie Shang apparaît et s'épanouit
rapidement l'art du bronze. Ses origines demeurent obscures mais
l'on admet que la technique du bronze est née en Chine et peut-être
même sans aucune influence extérieure. Les bronziers d'alors ne
travaillent pas le métal en plaques ; ils fondent des vases massifs
à trois ou quatre pieds, réalisés en une seule pièce, selon une
technique alors unique au monde. Ils les décorent ensuite de motifs
géométriques et naturalistes ou de figurent animales parmi lesquelles
des éléphants (employés comme animaux de guerre), des tigres et
des rhinocéros.
La première
écriture
C'est également
à l'époque Shang que les Chinois mettent au point un système d'écriture
pictographique, qui a donné l'écriture chinoise actuelle. Les
archéologues ont trouvé de nombreuses inscriptions sur des vases
de bronze et sur des os plats de mammifères, qui servaient à des
pratiques divinatoires. Une question posée à un ancêtre était
inscrite sur les os, jetés ensuite aux flammes ; les craquelures
et les déformations produites étaient interprétées comme des oracles.
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